Immersion dans une ligne de bus, au trajet le plus long du réseau lyonnais. Une ode à la poétique urbaine et à nos voyages intérieurs.
La ligne C14 traverse le météore nébuleux, longeant Saône et Rhône. Longtemps connue sous le nom de cité « embrumée », hébergeant un brouillard dense aux contours affirmés, Lyon aujourd’hui ne laisse plus guère de place à l’imaginaire et à l’étonnement, organisant chaque parcelle de son territoire.
Régulièrement, je prenais la ligne de bus C14, traversant la moitié de la ville dès le réveil, me laissant aller à la rêverie emportée par les douces saveurs des saisons. Je voyageais, immobile, dans un champs de bataille. Lumières et ombres luttaient pour leurs territoires. Les corps mouvants se glissaient entre les déchirements du temps, ouvrant ça et là des interstices évanescents.
Chabe ! est une revue lyonnaise qui met en avant les photographes travaillant sur des sujets liés au territoire lyonnais.
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« Géographique, physique, humaine, parfois hachée de grands pans d’ombres où se cognent des éclats de lumière, subtile toujours : voici une Europe à travers les villes dans lesquelles Laure Abouaf s’immerge au fil des années, mue par une perception intime des couleurs. Lyon, Beograd, Bratislava, Sarajevo, Budapest, Timisoara, București, Ljubljana, Lisboa… Presque en secret, elle nous embarque, et dans un voyage tout intérieur nous suivons ses pas. »
Marie-Noëlle Taine.
Empreint des inquiétudes insaisissables et troubles angoissants du moment, ces « échappées belles » représentent ces besoins multiformes de se ressaisir et de créer des espaces de respiration.
